Comprendre votre Dépendance à la Nourriture (Understand your addiction to food)

Qu’est-ce que la dépendance alimentaire ?

La dépendance alimentaire se caractérise par une consommation excessive et incontrôlée de nourriture, souvent riche en sucre et en aliments transformés. Les personnes souffrant de cette addiction éprouvent une envie irrépressible de manger, même lorsqu’elles n’ont pas faim. Elles peuvent ressentir des symptômes de sevrage lorsqu’elles essaient de réduire ou d’arrêter leur consommation, ce qui rend le processus de guérison particulièrement difficile.

Selon le Dr Tarman, la dépendance alimentaire est une véritable addiction, au même titre que l’alcoolisme ou la toxicomanie. Elle implique une adaptation neurologique du cerveau à certains aliments, notamment le sucre, qui agit comme une drogue. Au fil du temps, la personne a besoin de quantités de plus en plus importantes pour obtenir le même effet, ce qui crée un cercle vicieux.

L’abstinence : la clé de la guérison

Pour le Dr Tarman, l’abstinence est essentielle dans le processus de guérison de la dépendance alimentaire. Cela signifie s’abstenir complètement des aliments problématiques, en particulier le sucre et les aliments transformés. Contrairement à une idée reçue, la modération n’est pas une option viable pour les personnes souffrant de cette addiction.
Comme le souligne le Dr Tarman, « un verre est trop et mille ne suffisent jamais ».

Le Dr Tarman illustre ce phénomène en le comparant à un trou qui ne cesse de s’agrandir : « Plus on cède à la pulsion addictive, plus le cerveau réclame son dû, et plus la dépendance s’installe. C’est un cercle vicieux. »

Face à cette réalité neurologique, l’abstinence, définie comme la suppression totale de la substance addictive, s’impose comme la solution la plus efficace.
« Croire en la modération, c’est s’accrocher à l’illusion de la volonté », souligne le Dr Tarman. « C’est comme changer de siège sur le Titanic : on coule quand même ! »

L’abstinence permet de rompre le cycle de la dépendance en éliminant les aliments qui déclenchent les envies irrépressibles. Cependant, ce n’est pas un processus facile. Les personnes en début de rétablissement peuvent ressentir des symptômes de sevrage et une faim intense. Il est donc crucial de bien s’alimenter avec des repas adaptés et nutritifs, riches en protéines et en graisses saines, pour éviter les fringales et les rechutes.

Les aliments déclencheurs de la dépendance alimentaire

Certains aliments sont particulièrement susceptibles de déclencher une dépendance alimentaire. Le Dr Tarman identifie le sucre comme le principal coupable. Le sucre agit sur le cerveau de la même manière que les drogues, en stimulant la libération de dopamine, l’hormone du plaisir. Au fil du temps, le cerveau s’adapte et a besoin de quantités de plus en plus importantes de sucre pour obtenir le même effet, créant ainsi un cycle de dépendance.

Les aliments transformés riches en sucre, en graisses et en sel sont également problématiques. Ils sont conçus pour être « hyper »appétissants et peuvent déclencher une consommation excessive. Les aliments couramment associés à la dépendance alimentaire comprennent :

• Les sucreries : bonbons, chocolat, biscuits, gâteaux, glaces
• Les boissons sucrées : sodas, jus de fruits, boissons énergisantes
• Les aliments transformés : chips, crackers, fast-food, plats préparés
• Les féculents raffinés : pain blanc, pâtes, riz blanc

Il est important de noter que les déclencheurs peuvent varier d’une personne à l’autre. Certains peuvent être sensibles aux produits laitiers ou aux aliments contenant du gluten, par exemple. L’identification des aliments problématiques est une étape clé dans le processus de rétablissement. Selon elle, il peut être utile de tenir un journal alimentaire pour repérer les aliments qui déclenchent des envies irrépressibles ou des épisodes de surconsommation.

En éliminant ces aliments déclencheurs, les personnes souffrant de dépendance alimentaire peuvent commencer à rééquilibrer leur alimentation et à apaiser leur relation avec la nourriture. Cela ouvre la voie à une guérison durable et à une vie libérée de l’emprise de la nourriture.

Le piège des substituts et des restrictions excessives

Le Dr Tarman met en garde contre les solutions miracles, souvent illusoires. Les édulcorants artificiels ou naturels comme le miel, par exemple, bien que perçus comme une alternative « saine » au sucre, peuvent s’avérer contre-productifs. « Ils entretiennent le goût du sucré et le désir de produits sucrés, ce qui peut retarder la guérison complète« , explique-t-elle.

Elle souligne que ‘certaines études suggèrent même un lien entre la consommation d’édulcorants et une augmentation du risque de diabète de type 2‘. Loin d’être anodins, les édulcorants contribuent à entretenir le cercle vicieux de la dépendance. »

De même, les régimes restrictifs, bien que séduisants, ne sont pas toujours la solution. « Se priver de manière excessive, sans raison médicale valable, peut entraîner un sentiment de frustration et augmenter le risque de craquage et de rechute », prévient le Dr Tarman. « L’objectif n’est pas de se punir, mais de retrouver une relation saine et équilibrée avec la nourriture, basée sur l’écoute de ses sensations alimentaires et non sur la restriction. »

Adapter son alimentation pour réguler la faim

Le Dr Tarman recommande de manger deux à trois repas réguliers par jour, sans grignoter entre les repas. Cette approche permet de réguler naturellement la faim et d’éviter les excès. Il est important de choisir des aliments qui procurent une sensation de satiété durable, comme les Protéines et les Graisses Saines (= Gras Animal 😉!).

Certaines personnes (dont Moi +++) peuvent trouver bénéfique de suivre un régime cétogène ou carnivore, qui met l’accent sur les aliments riches en graisses et en protéines tout en limitant les glucides. Ces approches seront aidantes pour stopper les pics d’insuline, stabiliser la glycémie et réduire les compulsions. Se faire accompagner par un professionnel de la santé sensible et formé à cette approche est un plus non négligeable.

Le jeûne intermittent : une approche à considérer avec prudence

Le jeûne intermittent, qui consiste à alterner des périodes de jeûne et d’alimentation, est devenu très populaire ces dernières années. Cependant, le Dr Tarman met en garde contre cette pratique pour les personnes en début de rétablissement de la dépendance alimentaire. En effet, la faim intense ressentie pendant les périodes de jeûne peut être un facteur de rechute important.

Pour les personnes plus avancées dans leur rétablissement et dont l’alimentation est stabilisée, le jeûne intermittent peut être envisagé avec prudence. Il est crucial de s’assurer que les repas sont suffisamment nourrissants et satisfaisants pour éviter les fringales et les comportements compulsifs.

Briser l’isolement : le pouvoir de la connexion humaine

Le Dr Tarman conclut l’interview sur un message fort : la guérison de la dépendance alimentaire passe par la fin de l’isolement.
« Le contraire de la dépendance n’est pas la volonté, mais la CONNEXION », affirme-t-elle.
« L’isolement est l’allié de l’addiction. Partager ses difficultés, s’inspirer du parcours d’autres personnes, se sentir soutenu et compris sont des éléments essentiels à la guérison. »

Rejoindre un groupe de parole, consulter un thérapeute spécialisé, s’ouvrir à un proche de confiance : autant de solutions pour briser le silence et sortir de l’isolement.

L’interview accordée au Dr Wiedeman par le Dr Tarman est un témoignage fort et inspirant qui démontre que la dépendance alimentaire, aussi complexe soit-elle, peut être surmontée. En s’informant, en comprenant les mécanismes de l’addiction, en consultant les professionnels adéquats et en brisant le silence, chacun peut espérer retrouver une relation saine et épanouie avec la nourriture.